Je ne vais pas écrire ma critique habituelle parce que ce film correspond plus à de l’expérimental (à mon sens) qu’à une fiction classique.
Mais je vais tout de même lancer quelques mots.
J’ai pas mal de film de retard, mais la mention « parfait » qui présente le court-métrage sur le forum a attiré mon œil et je voulais vraiment avoir une première expérience court-métragiste parfaite. Je ne l’ai pas eu. Je suis déçu !
Mais ce film n’est pas mauvais pour autant, je dirais même plus, il est plutôt sympa. Un délire presque maîtrisé qui vaut la peine d’être vu. Le film est court (un avantage) malgré quelques longueurs d’images qui s’enchaînent sans véritable cohérence et qui usent un peu à la longue. Je pense que 7 ou 8 minutes auraient suffit.
L’histoire (si je l’ai comprise) est celle d’un petit groupe d’explorateur (le professeur Zerr, Bob, son meilleur ami, et une assistante blonde brune) en Amazonie (ou au parc de la Tête d’or, au choix) qui découvre une espèce inconnue : le pandom (une espèce à mi-chemin entre le gorille et l’ours en peluche défoncé de ma petite nièce).
Première rencontre avec la créature, premier clash. Le pandom n’aime pas qu’on le dérange (en même tant, moi c’est pareil), et les explorateurs, aussi crétins que ce dernier, n’ont pour seule réaction que de tenter de le tuer avec une sarbacane en carton (comme celle qu’on nous offre quand on est môme pour souffler des boules papier). En passant, la sarbacane est très jolie.
En là, c’est l’accident, au lieu de tuer le pandom, c’est l’un des explorateurs, Bob, qui reçoit le projectile meurtrier en pleine tête.
Voilà en gros pour résumer la mise en situation. Je ne vais pas révéler la fin même si l’intérêt du film (comme beaucoup de films expérimentaux) ne réside pas dans une chute ou une histoire construite, mais plutôt dans l’expérimentation justement.
Non, ici, l’intérêt est de voir un petit délire visuel et auditif assumé et qui fait même parfois sourire.
A noter la mémorable réplique, le bras levé : « Tu t’appelles pandom ». J’ai trouvé ça très bon. Parfois il m’en faut peux (désolé

…).
Le choix des images, des sons et leur traitement, les titrages, sont plutôt sympas. Tous ces éléments agencés dans un montage cohérent donnent au film un ton décalé qui ne permettent que deux options au spectateur : aimer ou détester.
Je note cependant quelques défauts qui, à mon goût, abîment le film. En effet, même si l’on peut apprécier le citer délirant des images et des sons, si l’on gratte un peu, l’ « effet illusion délire » s’effrite vite :
- La prise de son directe est vraiment mauvaise et, du coup, sort un peu du film le spectateur. Le docteur Zern, au micro, est très sympa, mais en prise directe, c’est la cata.
- Les deux grosses longueurs du film (remembrer bob et la balade au parc avec pandom) qui, divisées par deux, auraient eu le même impact. Après, bien sûr, il faut choisir les bonnes images pou réduire.
- L’image est parfois tellement sombre qu’on du mal à savoir qui est qui et à profiter des personnages.
- les costumes des explorateurs qui n’apportent rien. Le professeur Zerr en explorateur (à la Indiana Jones ?), l’assistante, habillée en Barbie, et le meilleur ami en treillis m’auraient beaucoup plus. Du coup, le délire ne va pas jusqu’au bout.
- idem pour les décors intérieurs qui n’apportent rien à l’histoire, qui sont même fades.
- l’assistante n’est pas assez exploitée.
Une question me taraude l’esprit : est-ce que vous avez les droits d’utiliser toutes les images, musiques et sons qui illustre votre film ? Sinon, ça risque de faire cher !
Un film à regarder donc, au second degré, qui aurait tout de même mériter d’aller plus loin dans le délire. Mais qui, au bout du coup compte, propose un bon moment au spectateur familiarisé à ce type d’exercice.