Platon S"u"mphonia
Posté : 05 Juin 2008 08:26
"Ce n'est que lorsqu'on a péniblement frotté les uns contre les autres, noms, définitions, perceptions de la vue et impressions des sens, quand on a discuté dans des discussions bienveillantes où l'envie ne dicte ni les questions ni les réponses, que, sur l'objet étudié, vient luire la lumière de la sagesse et de l'intelligence avec toute l'intensité que peuvent supporter les forces humaines. C'est pourquoi tout homme sérieux se gardera bien de traiter par écrit des questions sérieuses et de livrer ainsi ses pensées à l'envie et à l'intelligence de la foule. Il faut tirer de là cette simple conclusion, que quand nous voyons une composition écrite soit par un législateur sur les lois, soit par tout autre sur n'importe quel sujet, disons-nous que l'auteur n'a point pris cela bien au sérieux s'il est sérieux lui même, et que sa pensée reste enfermée dans la partie la plus précieuse de l'écrivain. Que si réellement il avait confié à des caractères ses rélfexions, comme des choses d'une grande importance, "ce ne serait donc assurément que" non par les divinités, mais par les mortels "lui ont fait perdre l'esprit."
Platon, Lettre VII. (trad. Jospeh Souilhé)
Platon, Lettre VII. (trad. Jospeh Souilhé)