Industrie musicale et radios s'opposent sur les quotas

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Industrie musicale et radios s'opposent sur les quotas

lefigaro.fr - 20/06/2011

La filière musicale estime que les quotas de diffusion de nouveautés francophones sont détournés par les stations. Ces dernières mettent en cause une production insuffisante et pas assez diversifiée.

Le bras de fer est engagé depuis plusieurs mois. A coups de communiqués, les deux adversaires - les radios musicales d'un côté, l'industrie de la musique de l'autre - tentent aujourd'hui de faire basculer la partie.

Les stations (Chérie FM, Fun Radio, Nostalgie, NRJ, Rires et Chansons, RFM, RTL2, Virgin Radio) ont tiré les premières, vendredi, s'inquiétant d'une «mise sous tutelle des antennes de radios en France, par un renforcement de leurs obligations de diffusion de titres francophones». Fixées par la loi, elles imposent aux radios de diffuser au moins «40% de chansons d'expression française, dont la moitié au moins provenant de nouveaux talents ou de nouvelles productions, diffusées aux heures d'écoute significative».

Depuis fin 2010, les professionnels de la musique alertent sur l'application de ces quotas. La filière musicale au grand complet - producteurs, auteurs, interprètes, managers…, réunie par le collectif Tous pour la musique, a donc lancé, lundi, un appel au ministre de la Culture. Son inquiétude : «Une ghettoïsation des nouveautés et des titres francophones», diffusés à des heures d'écoute peu significative, et une concentration importante avec 15 titres représentant 90 % de la diffusion de nouveautés francophones en 2010.

« Liberté éditoriale »

Selon les radios, les producteurs sont seuls responsables de ces inégalités : en dix ans, la production d'albums francophones a chuté de 76 %. Les musicales ont donc moins de choix, alors qu'elles ont été contraintes de se spécialiser dans des genres particuliers pour séduire un public courtisé par l'offre Internet. Enfin, les plages horaires relèvent de «la liberté éditoriale» des stations, estime Jérôme Fouqueray, à la tête de Fun Radio et RTL2.

Des arguments que dénonce vivement David El Sayegh, directeur général du SNEP (Syndicat national de l'édition phonographique). «Nous avons envoyé 713 nouveautés francophones aux radios en 2010, elles n'en ont diffusé que 15 ! On ne demande pas qu'elles les diffusent toutes, mais déjà 30 sur 713, ce serait bien», souligne-t-il, assurant par ailleurs que «tous les genres sont représentés». Plutôt que de nouvelles restrictions, la filière demande «une application de la loi dans toutes ses spécificités».

Les deux parties comptent être reçues par le Conseil supérieur de l'audiovisuel d'ici à fin juin pour solder ce différend.

Par Marie-Catherine Beuth


Source :
http://www.lefigaro.fr/

Article original :
http://www.lefigaro.fr/medias/2011/06/2 ... quotas.php