Derrière l'écran, la vraie "Guerre des boutons"

Comme il n’y a pas que le cinéma dans la vie, parlez de tout ce que vous voulez (... et même de cinéma !)

Modérateurs : Guido, Lully, Thorn, monsieur_vincent, Moa

[phpBB Debug] PHP Warning: in file [ROOT]/vendor/twig/twig/lib/Twig/Extension/Core.php on line 1107: count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable
Avatar de l’utilisateur
Thorn
Messages : 2050
Enregistré le : 28 Oct 2005 13:30
Localisation : Lyon
[phpBB Debug] PHP Warning: in file [ROOT]/vendor/twig/twig/lib/Twig/Extension/Core.php on line 1107: count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable

Derrière l'écran, la vraie "Guerre des boutons"

Messagepar Thorn » 22 Sep 2011 09:37

Derrière l'écran, la vraie "Guerre des boutons"



LEMONDE - 13.09.11

A l'entrée des multiplexes, à partir du 21 septembre, les familles de spectateurs devront choisir entre deux films, La Guerre des boutons (sorti une semaine plus tôt) de Yann Samuell, produit par Marc du Pontavice, et La Nouvelle Guerre des boutons, de Christophe Barratier, produit par Thomas Langmann.

En 1962, Yves Robert adaptait La Guerre des boutons, de Louis Pergaud, et réunissait 10 millions de spectateurs autour de ces gamins de villages rivaux. En 2011, le roman est tombé dans le domaine public, deux producteurs ont saisi l'occasion : Marc du Pontavice, venu de l'animation télévisée, s'est lancé dans le long-métrage en produisant Gainsbourg, vie héroïque, et Thomas Langmann, le fils de Claude Berri, dont la société de production, La Petite Reine, s'est spécialisée dans les films à gros budget (Astérix aux Jeux olympiques, Mesrine).

Marc Du Pontavice a confié son projet et son confortable budget de 14 millions d'euros au réalisateur Yann Samuell (Jeux d'enfants, 1,1 million d'entrées en 2003) et réuni Mathilde Seigner, Eric Elmosnino, Alain Chabat et une ribambelle d'enfants en béret et culottes courtes. Avec un budget comparable de 14,5 millions d'euros, Thomas Langmann engage Christophe Barratier (Les Choristes, 8,5 millions d'entrées) ainsi que Kad Merad, Laetitia Casta, Guillaume Canet, Gérard Jugnot et autant d'enfants habillés de la même façon.

Jamais deux films si parfaitement identiques n'ont partagé l'affiche au même moment. Et les deux projets se sont menés une guerre autrement plus dure que celle qu'ils mettent en scène.

"Tout a commencé à Noël 2009. Mon fils lisait La Guerre des boutons pour l'école. J'ai eu envie de relire l'histoire de ces gamins", se souvient Marc du Pontavice. Il apprend alors que l'ouvrage de Pergaud va tomber dans le domaine public. Ce qui allégerait de 300 000 euros le budget du film, évalué à 14 millions. C'est assez pour convaincre le producteur. Yann Samuell, le réalisateur, choisit de situer son film en 1956, à la même période que le film d'Yves Robert. Marc Du Pontavice et Samuell sondent les financiers au Festival de Cannes 2010. Intéressés, ils veulent voir un scénario achevé. Ce sera fait pendant l'été.

Au même moment, Thomas Langmann, à qui vient d'échapper le quatrième volet d'Astérix et Obélix, reçoit une adaptation de La Guerre des boutons écrite par un inconnu qui a l'obligeance de signaler que le texte va tomber dans le domaine public. Le producteur propose le projet à Christophe Barratier qui, avec Stéphane Keller, situe son scénario en 1944 : "Les deux guerres entrent en résonance, explique Barratier, ça me permettait d'intégrer ce personnage d'enfant juive, de montrer qu'il y a une cause plus noble que la rivalité entre villages."

"C'est seulement en septembre que nous avons découvert l'autre projet, en soumettant le nôtre à TF1 et Canal+", assure Emmanuel Montamat, codirecteur avec Langmann de La Petite Reine. Pareil pour du Pontavice pour qui c'est "un coup de massue".

Canal+, dont l'engagement sera déterminant, donne une date butoir aux deux projets qui restent en lice, après le retrait d'une troisième tentative, plus modeste : en janvier, la chaîne cryptée tranchera. Un duel s'engage pour avoir le meilleur scénario, le meilleur financement et le meilleur casting : alors que Thomas Langmann promet environ 1,8 million d'euros à ses vedettes, Marc du Pontavice offre deux fois moins aux siennes. Ce que visent les deux producteurs, c'est moins le récit naturaliste et la langue patoisante de Pergaud que l'adaptation populaire d'Yves Robert dont la veuve, Danièle Delorme, détient les droits, qu'elle refusera de céder. Chacun s'attend à voir l'autre renoncer.

Marc du Pontavice affirme que Thomas Langmann lui a proposé de transformer son projet en film d'animation. "J'ai compris que ce serait dur de finir notre film en se battant contre quelqu'un pour qui l'argent n'est pas une limite", se rappelle-t-il. Yann Samuell affirme même : "Langmann m'a proposé de manière insistante un chèque en blanc pour mon prochain film si j'abandonnais celui-ci. Entre les tentatives de soudoiement et les appels passés à mon équipe technique, les méthodes qu'a employées Langmann pour faire tomber notre film étaient odieuses, pire, mafieuses", s'insurge-t-il. "C'est insensé de dire qu'on a voulu soudoyer qui que ce soit. C'est totalement faux ! On n'a aucune envie de travailler avec Yann Samuell", rétorque Emmanuel Montamat.

Fin janvier, Thomas Langmann et Christophe Barratier obtiennent le soutien de Canal+. Pour ne pas passer à côté du bon, TF1 devient coproductrice des deux films. Avec la défection de Canal+, le projet de Marc du Pontavice peine à boucler son budget mais, à trois jours du tournage, c'est chose faite. Le film reste dans la course, qui s'accélère.

La sortie en salles des deux films est d'abord prévue pour novembre. "Pour gagner du temps, on a mixé l'image en même temps que le son", explique Yann Samuell. Alors que son film est toujours en tournage, Thomas Langmann triple les équipes de postproduction (montage image et son, étalonnage), effectuée en six semaines au lieu des trois ou quatre mois habituels. "Pendant le tournage, je travaillais aussi soir et week-end", se souvient Christophe Barratier, qui s'empresse d'ajouter : "On a travaillé dans l'urgence mais rien n'a été bâclé."

Fin juin, coup de théâtre. Mars Distribution avance la sortie du film de Barratier au 28 septembre. Quelques heures plus tard, UGC, qui distribue celui de Yann Samuell, date sa sortie au 14 septembre. Langmann ne peut gagner qu'une semaine. Sa Nouvelle Guerre des boutons sortira le 21 septembre. Le film de Samuell a gagné la bataille des délais.

Mais qui gagnera la guerre ? UGC, Pathé, Gaumont et MK2 programmeront les deux films qui devraient chacun être distribués sur 600 copies. Les exploitants s'attendent à ce que les spectateurs se décident sur le casting, choisissant entre le film "avec Alain Chabat" ou celui "avec Kad Merad".

Si la victoire tient à la promotion, le camp Langmann semble mieux armé : "Nous avons fait un gros travail de communication", affirme Christophe Barratier dont l'équipe, présente samedi 10 septembre sur le plateau d'Arthur sur TF1, sera aussi chez Michel Drucker, alors que Yann Samuell admet : "Je regrette de ne pas avoir eu le temps de promouvoir mon film autant que je l'aurais voulu."

Sur les ventes internationales ? Là aussi, l'avantage est au camp Langmann : "Nous avons vendu le film dans le monde entier, y compris aux Etats-Unis, alors que le film de Samuell n'est vendu quasiment nulle part", s'enorgueillit Emmanuel Montamat, l'associé de Thomas Langmann. "Faux, rétorque du Pontavice, notre film sera distribué dans une dizaine de pays, les autres ventes dépendront du nombre de spectateurs en France."

Cette rivalité aura son prix ; tablant sur 2 millions de spectateurs, Emmanuel Montamat reconnaît que, "de toute façon, on va perdre des entrées avec cette concurrence". "Les gens voudront voir La Guerre des boutons en ne sachant peut-être pas qu'il y en a deux et laquelle ils voudront voir, à moins qu'ils s'amusent à comparer les deux versions", note un responsable d'exploitation de Gaumont. Sans parler des autres films sortis en septembre qui ne trouveront pas de salle, puisque 1 200 écrans serviront de champ de bataille à la guerre de La Guerre des boutons.

Par Thomas Sotinel et Sophie Valon


Source :
http://www.lemonde.fr/

Article original :
http://www.lemonde.fr/cinema/article/20 ... _3476.html

[phpBB Debug] PHP Warning: in file [ROOT]/vendor/twig/twig/lib/Twig/Extension/Core.php on line 1107: count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable
[phpBB Debug] PHP Warning: in file [ROOT]/vendor/twig/twig/lib/Twig/Extension/Core.php on line 1107: count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable
[phpBB Debug] PHP Warning: in file [ROOT]/vendor/twig/twig/lib/Twig/Extension/Core.php on line 1107: count(): Parameter must be an array or an object that implements Countable

Retourner vers « Café Court non sucré »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 12 invités