Endemol s'éloigne de la téléréalité

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Endemol s'éloigne de la téléréalité

lefigaro.fr - 13/12/2011


Virginie Calmels, PDG d'Endemol France. Crédit : Jean-Christophe Marmara/Le Figaro

L'inventeur de la téléréalité diversifie ses programmes dans le jeu et la fiction. Endemol travaille même pour Arte.

Endemol n'est plus Big Brother. Le leader mondial des formats et des émissions de flux ne cesse depuis sa création, au début des années 2000, de se diversifier tout en misant sur la créativité et la qualité de ses contenus», affirme Virginie Calmels la patronne de la filiale France. Cette dernière est, après le Royaume-Uni, la plus importante filiale du groupe. Endemol a fait l'effort d'élargir son portefeuille clients: «Nous sommes au Royaume-Uni les premiers fournisseurs externes de programmes de la BBC, chaîne publique», rappelle la dirigeante qui se flatte de «travailler avec 18 chaînes en France contre trois chaînes il y a dix ans».

Longtemps Endemol a été synonyme de téléréalité. «Or la téléréalité ne représente plus que 25% de notre activité contre 60% il y a quelques années». Désormais ce sont les jeux et les divertissements qui préemptent la moitié de l'activité tandis que la fiction, les magazines et le documentaire représentent 25% du portefeuille.

Mieux encore: si les contrats avec France Télévisions restent rares, Endemol produit pour Arte «La main rouge», un thriller politique. Aux États-Unis, le producteur initialement spécialisé dans le flux vient de faire un carton avec sa série «Heel on Wheel», diffusée sur la chaîne AMC-le premier diffuseur de Mad Men-, en réalisant le deuxième meilleur lancement d'un drama.

Mais même en matière de téléréalité, l'inventeur de la trash TV a fini par s'acheter une conduite: «Il n'y a plus grand chose de commun entre le Big Brother des débuts -vendu dans 45 pays et toujours diffusé dans une quinzaine d'entre eux- et Secret Story qui est devenu la saga estivale de TF1. Elle emprunte beaucoup au code de la fiction et sait proposer des intrigues feuilletonnantes et du suspens».


Restructuration de la dette

La téléréalité se construirait ainsi de manière plus complexe que par le passé comme en témoigne, selon Virginie Calmels, les nouveaux formats de Factual Reality et de Constructed Reality. Mais pour la dirigeante cette évolution vient aussi de la priorité donnée à la créativité. Ainsi, chaque année, 200 formats sont créés par les développeurs du groupe et 20 à 30 formats extérieurs sont acquis. Enfin, Virginie Calmels revendique la diversification de son groupe dans les contenus digitaux mais aussi le Brand Content.

Aujourd'hui, le groupe est étranglé par sa dette de 2,8 milliards d'euros. Il est en train de renégocier avec ses créanciers. En fin de semaine dernière, la presse italienne a révélé que malgré les offres de rachat de Time Warner, à hauteur de 1 milliard d'euros en cash, et de Mediaset, pourtant actionnaire fondateur à 33%, Endemol serait plutôt racheté par ses créanciers.

Désormais la maison de production inventée par John De Mol pourrait compter non plus trois mais huit ou neuf actionnaires qui disposeraient chacun de 10 à 15% du capital. Dans cette nouvelle configuration les commentaires vont bon train sur la possible sortie du capital de Mediaset. Pour certains dirigeants du groupe, cette évolution, qui permet d'alléger la dette et donc les frais financiers, pourrait être le début d'une reprise des investissements.


Source :
http://www.lefigaro.fr/

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