Un témoignage de terrain
Posté : 05 Jan 2007 10:59
Bonjour,
Si vous le permettez, j’aimerai apporter un témoignage de terrain sur la mise en place du nouveau protocole des intermittents du spectacle qui n’est que la prolongation de celui de 2003. Je tiens à préciser pour être tout à fait honnête, que pour l’instant je suis un intermittent qui a la chance de ‘bien travailler’, c’est à dire de faire ses cachets ou ses heures comme on dit sans problème.
Et c’est justement là que le bât blesse parce que finalement si on connaît malheureusement bien maintenant le sort de ceux qui n’ont pas pu faire leurs heures, on connaît moins bien le sort des autres. Même si notre sort est enviable, je le reconnaît par rapport à nos camarades exclus.
Je m’explique, j’ai eu la chance de jouer en l’an 2006 dans plusieurs pièces dans un théâtre privé, ce qui signifie en clair, des répétitions payées (ce qui n'est pas si fréquent) et des mois ou l’on joue tous les soirs (sauf le lundi de relâche) avec matinées supplémentaires deux fois par semaine, ce qui nous donne 32 cachets en moyenne.
Or un règlement limite le nombre de cachets à 28 et j’ai appris dernièrement au téléphone avec l’ASSEDIC que le nombre d’heures par mois était limité à 208. Or si vous faites le calcul de 32 cachets x par 8 heures cela donne un total de 256 h soit 48 h qui passe à la trappe par mois. Et d’un seul coup je repense au Monsieur qui veut se présenter à la Présidence et au MEDEF et qui nous serinent que « ceux qui veulent travailler plus doivent pouvoir le faire et que le travail doit être récompensé etc.… » On va me répondre c'est la solidarité, etc. demandez donc aux copains qui sont exclus ce qu'ils en pensent de la solidarité.....
Autre effet pervers du système très bien étudié dans les sphères technocratiques, lorsque vous devez renouveler votre « statut ». Le système de la date flottante fait que de toute façon si vous travaillez « plutôt régulièrement » ce qui pour un intermittent est tout relatif, vos droits sont toujours repoussés , ce qui fait que vous perdez des pans entiers de travail parfois bien rémunéré pour vous retrouver avec le dilemme suivant, j’abandonne des jours d’indemnisations pour ne pas « perdre une période de travail faste » ou j’abandonne cette période en gardant mes jours d’indemnisation jusqu'à épuisement en prenant le risque de ne pas avoir assez d’heures pour renouveler mon statut. Je sais bien que l’on ne travaille pas pour toucher des ASSEDIC…mais finalement l’effet pervers du système c’est bien ça, on devient des comptables, des calculateurs et on travaille pour retrouver ce cher statut « privilégié des ASSEDIC » et ce qui devrait être le cadet de nos soucis devient en fait une obsession.
En effet, les artistes et techniciens en général ne sont heureux que lorsqu’ils travaillent, qu’ils sont sur scène, ou sur un tournage et qu’ils font leur métier.
Finalement on nous a appliqué une recette technocratique et comptable qui ne correspond pas à la réalité de nos métiers et personne n’a écouté tout le travail fait par les coordinations, associées à des parlementaires, des syndicalistes de terrain et qui avaient des solutions.
Les 3 principaux reproches fait à l’intermittence étaient :
1/ le déficit de 800 millions d’euros d’ailleurs jamais vérifié et très contestable
2/ les fraudes et l’abus du statut intermittent
3/ le nombre croissant d’intermittents
Après trois années de fonctionnement le déficit est toujours là, les fraudes et abus au statut sont toujours là, merci les chaînes de télévisions françaises publics et privées entre autres, il n’y a que le nombre d’intermittents qui a été réduit et à quel prix, 35 000 d’entre nous se retrouvent éjectés, Allez hop…….dans « le meilleur des cas » fonds de soutien, une fois seulement et après au RMI et même sans rien du tout.
Des jeunes comédiens qui rament, qui ne peuvent accumuler de l’expérience et qui à un moment ou à un autre manqueront sur les scènes, dans les compagnies ou dans les différentes productions.
Ca ressemble à un massacre, ça a le goût d’un massacre et c’est bien d’un massacre qu’il s’agit, on reproche à l’intermittence de coûter cher, d’avoir trop de profiteur et de fraudeurs et je ne sais pourquoi d’un seul coup d’un seul, je pense à nos très chers hommes politiques…
1/ Ils coûtent cher et même très cher, au budget de la république. Budget de l'Élysée, de l'Assemblée et du Sénat en augmentation constante sans réel contrôle tout comme les budgets des ministères, sans parler des cagnottes secrètes.......et du régime spécial de leur retraite.
2/ Les corrompus avec valise de billets et fraudeurs en abus de pouvoir, de biens sociaux, emplois fictifs…Juppé et dernièrement Bédier, Mancel, Dominati (Fraude reconnue mais relaxé, c'est magique !!!), rassurez-vous il y en a à gauche aussi MNEF ; URBA.......
3/ Le nombre de profiteurs des fromages de la République est en augmentation croissante, le pantouflage (profiter de ses relations lors d'un passage dans un ministère pour aller dans le Privé) pratique illégale mais tellement pratiquée. Tout comme le nombre de députés, sénateurs, conseillers généraux et en tout genre qui cumulent avec avantages à la clé, etc.
Et si, on appliquait la même recette au statut d’homme politique, finalement….avec véritable contrôle, vérification des comptes, application stricte de la loi, allez, rêvons un peu... Ils vont répondre la sanction c'est les URNES, et justement non ! Plus on a de casseroles et mieux on est élu ou réélu, Juppé, Balkani, Frèche, Carignon, Fabius (responsable mais pas coupable) excusez-moi de ne pouvoir tous les citer....
Ce qui contrarie ces élites c'est le saltimbanque*, l'artiste qui dérange et dérangera toujours avec ASSEDIC ou pas et ça, ça me rassure !!!!!
Pascal GILBERT, Comédien.
*Je ne parle pas bien évidemment de ceux qui viennent manger dans leur mains Doc..... ou qui se barrent en Suisse !!!!!!!
Si vous le permettez, j’aimerai apporter un témoignage de terrain sur la mise en place du nouveau protocole des intermittents du spectacle qui n’est que la prolongation de celui de 2003. Je tiens à préciser pour être tout à fait honnête, que pour l’instant je suis un intermittent qui a la chance de ‘bien travailler’, c’est à dire de faire ses cachets ou ses heures comme on dit sans problème.
Et c’est justement là que le bât blesse parce que finalement si on connaît malheureusement bien maintenant le sort de ceux qui n’ont pas pu faire leurs heures, on connaît moins bien le sort des autres. Même si notre sort est enviable, je le reconnaît par rapport à nos camarades exclus.
Je m’explique, j’ai eu la chance de jouer en l’an 2006 dans plusieurs pièces dans un théâtre privé, ce qui signifie en clair, des répétitions payées (ce qui n'est pas si fréquent) et des mois ou l’on joue tous les soirs (sauf le lundi de relâche) avec matinées supplémentaires deux fois par semaine, ce qui nous donne 32 cachets en moyenne.
Or un règlement limite le nombre de cachets à 28 et j’ai appris dernièrement au téléphone avec l’ASSEDIC que le nombre d’heures par mois était limité à 208. Or si vous faites le calcul de 32 cachets x par 8 heures cela donne un total de 256 h soit 48 h qui passe à la trappe par mois. Et d’un seul coup je repense au Monsieur qui veut se présenter à la Présidence et au MEDEF et qui nous serinent que « ceux qui veulent travailler plus doivent pouvoir le faire et que le travail doit être récompensé etc.… » On va me répondre c'est la solidarité, etc. demandez donc aux copains qui sont exclus ce qu'ils en pensent de la solidarité.....
Autre effet pervers du système très bien étudié dans les sphères technocratiques, lorsque vous devez renouveler votre « statut ». Le système de la date flottante fait que de toute façon si vous travaillez « plutôt régulièrement » ce qui pour un intermittent est tout relatif, vos droits sont toujours repoussés , ce qui fait que vous perdez des pans entiers de travail parfois bien rémunéré pour vous retrouver avec le dilemme suivant, j’abandonne des jours d’indemnisations pour ne pas « perdre une période de travail faste » ou j’abandonne cette période en gardant mes jours d’indemnisation jusqu'à épuisement en prenant le risque de ne pas avoir assez d’heures pour renouveler mon statut. Je sais bien que l’on ne travaille pas pour toucher des ASSEDIC…mais finalement l’effet pervers du système c’est bien ça, on devient des comptables, des calculateurs et on travaille pour retrouver ce cher statut « privilégié des ASSEDIC » et ce qui devrait être le cadet de nos soucis devient en fait une obsession.
En effet, les artistes et techniciens en général ne sont heureux que lorsqu’ils travaillent, qu’ils sont sur scène, ou sur un tournage et qu’ils font leur métier.
Finalement on nous a appliqué une recette technocratique et comptable qui ne correspond pas à la réalité de nos métiers et personne n’a écouté tout le travail fait par les coordinations, associées à des parlementaires, des syndicalistes de terrain et qui avaient des solutions.
Les 3 principaux reproches fait à l’intermittence étaient :
1/ le déficit de 800 millions d’euros d’ailleurs jamais vérifié et très contestable
2/ les fraudes et l’abus du statut intermittent
3/ le nombre croissant d’intermittents
Après trois années de fonctionnement le déficit est toujours là, les fraudes et abus au statut sont toujours là, merci les chaînes de télévisions françaises publics et privées entre autres, il n’y a que le nombre d’intermittents qui a été réduit et à quel prix, 35 000 d’entre nous se retrouvent éjectés, Allez hop…….dans « le meilleur des cas » fonds de soutien, une fois seulement et après au RMI et même sans rien du tout.
Des jeunes comédiens qui rament, qui ne peuvent accumuler de l’expérience et qui à un moment ou à un autre manqueront sur les scènes, dans les compagnies ou dans les différentes productions.
Ca ressemble à un massacre, ça a le goût d’un massacre et c’est bien d’un massacre qu’il s’agit, on reproche à l’intermittence de coûter cher, d’avoir trop de profiteur et de fraudeurs et je ne sais pourquoi d’un seul coup d’un seul, je pense à nos très chers hommes politiques…
1/ Ils coûtent cher et même très cher, au budget de la république. Budget de l'Élysée, de l'Assemblée et du Sénat en augmentation constante sans réel contrôle tout comme les budgets des ministères, sans parler des cagnottes secrètes.......et du régime spécial de leur retraite.
2/ Les corrompus avec valise de billets et fraudeurs en abus de pouvoir, de biens sociaux, emplois fictifs…Juppé et dernièrement Bédier, Mancel, Dominati (Fraude reconnue mais relaxé, c'est magique !!!), rassurez-vous il y en a à gauche aussi MNEF ; URBA.......
3/ Le nombre de profiteurs des fromages de la République est en augmentation croissante, le pantouflage (profiter de ses relations lors d'un passage dans un ministère pour aller dans le Privé) pratique illégale mais tellement pratiquée. Tout comme le nombre de députés, sénateurs, conseillers généraux et en tout genre qui cumulent avec avantages à la clé, etc.
Et si, on appliquait la même recette au statut d’homme politique, finalement….avec véritable contrôle, vérification des comptes, application stricte de la loi, allez, rêvons un peu... Ils vont répondre la sanction c'est les URNES, et justement non ! Plus on a de casseroles et mieux on est élu ou réélu, Juppé, Balkani, Frèche, Carignon, Fabius (responsable mais pas coupable) excusez-moi de ne pouvoir tous les citer....
Ce qui contrarie ces élites c'est le saltimbanque*, l'artiste qui dérange et dérangera toujours avec ASSEDIC ou pas et ça, ça me rassure !!!!!
Pascal GILBERT, Comédien.
*Je ne parle pas bien évidemment de ceux qui viennent manger dans leur mains Doc..... ou qui se barrent en Suisse !!!!!!!